Lai néchaince di Voiyïn (La naissance du Voiyïn)

Saynette jouée par le Voiyïn (enfant de dix ans) et le rapporteur

L'Voiyïn: Poquoi qu' è y é des tchaind'lattes chus ci toétché ?

L' rappoétchou: Ç' ât ènne grante hichtoire. Adj'd'heû, t'és prou grôs po compâre, dâli, i t' le veus dire tot sïmpyement. Tai mére naché en déj'heûte cent quairante sèpt.

L' Voiyïn: Quoi ?

L' raippoétchou: È ô ! Èlle s' aipp'lait Airiatte, p' èlle était encoé bïn djûenatte tiaind qu' ïn tot djûene hanne, ci L. Rode yi fred'né ïn tchaint d' aimoé di patois

L' Voiyïn: Pourquoi y a-t-il des bougies sur ce gâteau ?

Le rapporteur: C'est une longue histoire.

Aujourd'hui, tu es assez grand pour comprendre, aussi je vais te le raconter tout simplement. Ta mère naquit en 1847.

L' Voiyïn: Quoi ?

Le rapporteur: Eh oui ! Elle s'appelait Ariette, et elle était encore bien jeunette, quand un très jeune homme, L. Rode lui fredonna un chant d'amour du patois

L'raippoétchou: Mains les parents

d' l' Airiatte lai r'botainent tot comptant en piaice en y diaint qu' èlle n' était p' encoé maivu po çoli !

L' Voiyïn: Moi, i l' trove âchi !

L' raippoétchou: L' temps péssé. È y é mit'naint ïn pô pus d' trente ans, ïn âtre hanne, maivu ç'tu-li, ci Victor Erard, tchaindgé l' nom d' tai mére. È l' aipp'lé Bairotchatte, pe virait atoûé d' lée. Mon Dûe qu' son tchaint était bé !

Le rapporteur: Mais les parents d'Ariette la remirent immédiatement en place en lui disant qu'elle n'était pas encore mûre pour cela !

L' Voiyïn: Moi, je le trouve aussi !

Le rapporteur: Le temps passa. Il y a maintenant un peu plus de trente ans, un autre homme, mûr celui-là, Victor Erard, changea le nom de ta mère. Il l'appela Barochette, et tournait autour d'elle. Mon Dieu que son chant était beau !

L'raippoétchou: Malhèy'rouj'ment, an trovont chur'ment totes soûetches de r'preutches po moéridginaie tai poûere pûerainne mére.

L' Voiyïn: Çoli m' fait mâ po mai mére !

L' raippoétchou: Tiaind qu' ïn coupye é ïn afaint, dains yote bonhèye, l' hanne è lai fanne s' musant nian p' ran qu' â djoé d' lai néchainche, mains en ci b'nâchu djoué laivoù qu' ès n' aint pus fait ran qu' yun, po ïndg'niaie lai vie. Ch' te piaît, vais comptait l' nïmbre de tchaindlattes qu'sont ch' le toétché !

L' Voiyïn: ènne, dous, trâs, quaitre, cïntçhe, ché, sèpt, heûte, nûef, dieche.

L' raippoétchou: L' vinte-ché d' aivri 1997, è Poérreintru, ïn échpèche de paitraitçhèt

qu' i n' sais piepe tiu qu' ç' ât, tchaindgé encoé ïn côp l' nom d' tai mére. È l' aipp'lé Déjirèe Sarah d'vaint d' se quâsi aidg'nonyie d'vaint lée, pe d' y tchaintaie ïn toutchaint rdyïndyat. Tai mére feut dôbe de djoûe. Èlle te senté tot comptant déraimaie en lée.

Mon chér Voiyïn, t' és dj' dieche ans adjd'heû, pochque ci djoué-li, t' entrés dains nôs tiûeres.

L' Voiyïn: Empie dieche ans !

Le rapporteur: Malheureusement, on trouva sûrement toutes sortes de reproches pour morigéner ta pauvre mère en pleurs.

Le Voiyïn: Cela me fait mal pour ma mère !

Le rapporteur: Quand un couple a un enfant, dans leur bonheur, l'homme et la femme ne pensent pas seulement au jour de la naissance, mais au jour béni où ne faisant qu'un, ils engendrèrent la vie

S'il te plaît, va compter le nombre de bougies qui sont sur le gâteau !

Le Voiyïn: une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix.

Le rapporteur: Le 26 avril 1997, à Porrentruy, une espèce d'hurluberlu dont j'ignore même le nom, changea encore une fois le nom de ta mère. Il l'appela Désirée Sarah avant de presque s'agenouiller devant elle, et de lui chanter un refrain touchant.

Soudain, elle te sentit bouger en elle.

Mon cher Voiyïn, tu as dix ans aujourd'hui parce que ce jour-là, tu entras dans nos cœurs.

Le Voiyïn: Seulement dix ans !

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