En 1854, la Société jurassienne d’émulation faillit jouer un rôle décisif dans la lutte pour la sauvegarde du patois, mais les Émulateurs ne suivirent pas l’un des leurs, le professeur L. Rode de La Neuveville. Il leur proposait de constituer des groupes de travail pour « rechercher, recueillir et interpréter tous les documents, morceaux, traités, etc., tant manuscrits qu’imprimés, relatifs soit aux divers patois de la Suisse romande, et spécialement de l’Evêché, soit au celtique. » 

Plus d’un siècle plus tard, lors de l’assemblée générale de 1974, Victor Érard évoque la possibilité de créer un Cercle de patoisants : 

« La saveur du patois de l’Ajoie, des Franches-Montagnes, de la vallée de Delémont et du Clos-du-Doubs est encore accessible à plusieurs d’entre nous. Le réveil qui se manifeste, grâce aux écrits des patoisants, dans le domaine du théâtre en particulier, ne cesse de nous réjouir. Il y a dans le patois quelque chose d’originel, une intimité avec la vie, proche de la poésie. Il nous rapproche du Roman de Renart, d’un temps aboli, du Moyen Âge « énorme et délicat », comme a si bien dit Verlaine.

Il faut stimuler la pratique du patois. C’est pourquoi l’Émulation se propose de créer un Cercle des patoisants. »

L’intérêt pour le patois est alors grandissant : des groupes naissent dans toute la région jurassienne, mais la fondation d’un Cercle au sein de la Société jurassienne d’émulation semble devoir attendre que la question politique s’apaise. En fait, le projet ne survécut pas au départ de Victor Érard qui quitte le Cercle d’études historiques en 1976. 

En 1997, Jean-Marie Moine proposa la création d’un Cercle d’étude du patois qui fut finalement fondé le 28 avril 2000.


1 L. Rode, « Étude des patois dans le but de rechercher les traces de l’idiome celtique parlé par les Helvétiens, Actes, 1857, p. 198.

2  V. Érard, « Cercle des patoisants », Actes, 1974, p. 543

3  V. Érard, « Activités des patoisants », Actes, 1975, p. 455. 

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