Récente ou âgée de plus de 160 ans ?

La Section de La Neuveville, sous sa forme actuelle, voit le jour le 4 octobre 2012 suite à la dissolution de la Section précédente, durant cette même année du 700e anniversaire de La Neuveville. Pour autant, malgré un nouveau Comité, une grande part de nouveaux membres et de nouveaux statuts, elle se veut l’héritière d’une longue tradition.

La Section est en effet fondée en 1854 à l’occasion d’une rencontre de la Société jurassienne d’émulation sur le bord du lac de Bienne, dont la description suivante nous est parvenue :

« séance à l’Hôtel de Ville orné et paré de verdure et de fleurs, canons de Morat exposés sur la plate-forme de l’édifice ; séance et banquet le premier jour et le lendemain dès 6 h. du matin visite du Schlossberg dont M. Gibollet était le propriétaire ; halte chez ce dernier au pavillon de la Combe, puis chez M. l’ancien bourgmeister Schnyder aux Plantées et partout vin et raisin du cru ; à onze heures embarquement pour St-Pierre et retour par Gléresse » (1). 

A cette occasion, Théophile-Victor Gibollet (1819-1883), botaniste et propriétaire du château, est nommé président. Il cède son siège quatre ans plus tard au notaire Frédéric Imer (1825-1909). Président de la Section durant plus de 30 ans, historien amateur et poète à ses heures perdues, « M. Imer apporta à la Société quantité de travaux sur la Suisse, le Jura et surtout sa ville natale qu’il affectionnait tout particulièrement » (1). Il est effectivement l’auteur d’une dizaine de monographies portant sur La Neuveville.

L’illustre Victor Gross, médecin, accède à la présidence de la Section en 1891. Le pasteur Ernest Krieg (1858-1942), président de la Section dans les années 1930, dira : « c’est bien à lui que s’appliquerait la formule "le travail fut sa vie" en dépouillant cette formule du sens tristement matérialiste qu’on lui donne d’ordinaire, car M. V. Gross s’élevait bien au-dessus des contingences de la vie par sa soif du beau et du bien et par ses convictions religieuses. » (1) En dehors de ses activités professionnelles, Victor Gross s’adonne en effet à l’archéologie. A son époque, les corrections des eaux et l’abaissement du niveau des lacs ont fait apparaître les vestiges de ce qui, en ce temps-là, semblait être des maisons sur pilotis. Victor Gross écrit, dans les Actes de 1879 : « Le moment n’est pas éloigné, où les palafittes de notre lac, naguère si riches encore en débris préhistoriques, non seulement seront devenus stériles, mais même n’auront plus laissé de traces de leur existence. » Il va passer une grande partie de sa vie à collecter les objets lacustres – le plus célèbre à La Neuveville est la pirogue découverte en 1880 et conservée au musée – et à documenter les fouilles des sites. Il est correspondant de prestigieuses sociétés scientifiques européennes, et ses travaux sont largement diffusés.

Aujourd’hui, forte de plus de 50 membres venant aussi bien du Plateau de Diesse que du Landeron ou de La Neuveville, la Section s’efforce d’appliquer les valeurs de ces pionniers du XIXe siècle, telles que la curiosité intellectuelle, les intérêts éclectiques dans les domaines artistique, culturel, sociétal et scientifique, les moments de convivialité entre émulateurs, ainsi que le partage de connaissances, en organisant des conférences et des activités gratuites et ouvertes à tous.

 

(1) Tiré du discours d’accueil du pasteur Ernest Krieg (1858-1942), président de la Section dans les années 1930, à l’occasion de la 72e Assemblée générale de l’Émulation tenue à La Neuveville.

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